Magnifique concert à l’Abbatiale de Bellelay qui a eu lieu le 20 septembre 2020. Il a été donné par Jörg Andreas Bötticher.
Ce concert clôturait les Journées Européennes du Patrimoine 2020.
Les orgues de Bellelay se trouvent faire partie de la Ligne des Orgues Remarquables qui va de Belfort à Bellelay.
Le programme de ce soir met en perspective la musique d’orgue du Haut-Rhin, de l’Allemagne su Sud et celle des Habsbourg de la fin du XVème siècle au milieu du XVIIIème siècle.
Nous débutons à Bâle avec les travaux initiés par le mécène, avocat et procureur Bonifacieu Amerbach, qui a lui-même joué de l’orgue, du clavicorde et du luth comme amateur. Il a commandé de nombreuses oeuvres aux meilleurs compositeurs du moment. Dans son recueil de tablatures ainsi crée, on retrouve, entre autre, des inscriptions de son professeur Hans Kotter. Outre les arrangements de chansons de Josquin Despréz ou de Hofhaimer, le spectaculaire « Kochersberger Spanieler » mérite une attention particulière. Le nom remonte à une région proche de Strasbourg, le Kochersbert, où les grands propriétaires employaient toujours des travailleurs saisonniers pour la période des récoltes. Parmi eux se trouvaient des musiciens folkloriques qui cultivaient encore un style musical du XIIIème et XIVème siècles. Ainsi le « Kochersberger Spanieler » reflète une sorte de folklore gothique avec une technique de jeu de la Renaissance.
Dans la tablature bâloise pour orgue de Johannes Woltz de 1617, on trouve la Toccata courte et puissante d’Adam Steigleder, suivie d’une Gaillarde, qui n’est conservée que dans un seul manuscrit à Münich. Son fils Johann Ulrich Steigleder a publié à Strasbourg en 1627 un gigantesque cycle de 40 parties sur le Notre Père. Il propose ainsi une riche variété de styles de composition, des fugues à deux voix aux mouvements qui peuvent aussi être exécutés avec des chanteurs ou d’autres instruments,, des arrangements de choeur à quatre voix jusqu’à ce qui serait la première Choral-toccata allemande. A côté des préludes en imitation de choral, Steigleder utilise également de nombreux éléments de toccata et des diminutions. En contrepoint, il utilise des motifs extraits de la mélodie du choral et qui se développent ensuite indépendamment. Le résultat est une splendide toccata chorale virtuose qui ne craint pas la comparaison avec la Toccata super In te domine speravi de Samuel Scheidt, composée seulement quelques années auparavant.
Au Grand Orgue, nous entrendrons des compositeurs tous liés à la ville impériale de Vienne : Johann Pachelbel (de Nuremberg, après des études à Vienne, plus tard actif à Erfurt et Nuremberg), Johann Caspar Kerll (organiste de la cour à Vienne). Ils se caractérisent par une grande joie et volonté d’expérimenter, avec des techniques de variation créatives jusqu’aux figures de jeu très virtuoses, tout en étant fortement ancrées dans les modèles de contrepoint traditionnels. À mon avis, ces oeuvres sont particulièrement bien adaptées pour faire ressortir les couleurs exquises et variées des Grandes Orgues de Bellelay. L’improvisation finale d’une Passacaille, sur un thème donné, est également basées sur les modèles Habsbourgeois. Jörg-Andreas Bötischer 2020
Biographie
Jörg-Andreas Bötticher, (geb. 1964 in Berlin, Deutsch-Schweizer Doppelbürger), absolvierte seine Schulzeit in Lörrach. Er war langjähriges Mitglied der Knabenkantorei Basel. Seine ersten Orgelstunden erhielt er von seiner Grossmutter. Nach der Grundausbildung in Klavier und Orgel folgte eine kurze Karriere als Keyboarder. Darauf studierte er Alte Musik an der Schola Cantorum Basiliensis. Einem Diplom für Orgel bei Jean-Claude Zehnder und für Cembalo bei Andreas Staier schlossen sich Studien bei Jesper B. Christensen (Generalbass) und Gustav Leonhardt (Cembalo) sowie weitere musikalische Lehrjahre an.
Er konzertiert als Solist, im Duo mit Plamena Nikitassova u. a. sowie mit verschiedenen Ensembles (u. a. Abendmusiken Basel, voces suaves, La Cetra, Akademie für Alte Musik Berlin, Die Freitagsakademie). 2013/14 wirkte er bei Aufführungen der Matthäuspassion mit den Berliner Philharmonikern unter Simon Rattle mit. 2015 wurde er eingeladen, mit dem Orchester von Granada als Dirigent und Solist die Brandenburgischen Konzerte aufzuführen. 2019/20 arbeitete er mit dem Ensemble Altberg (Polen).
Bötticher ist Professor für Cembalo und Generalbass an der Schola Cantorum Basiliensis. An der Hochschule für Musik Basel unterrichtete er von 1998 bis 2016 Aufführungspraxis älterer Musik. Kurse und Vorträge führten ihn an verschiedene europäische Musikhochschulen und nach Bogotá. Er ist Organist an der Predigerkirche Basel mit vier Orgeln und Mitinitiator der dortigen Gesamtaufführung der Bachkantaten (2004–2012) sowie künstlerischer Leiter der „Abendmusiken in der Predigerkirche“ (seit 2013).
Er forscht und publizierte zu den Themen Generalbass, Musikästhetik und zum Kantatenoeuvre Bachs. Als Juror ist er regelmässig eingeladen zu Orgelwettbewerben wie dem Paul Hofhaimer-Wettbewerb (Innsbruck), organ competition Alkmar oder dem Grand Prix Bach (Lausanne). Zusammen mit Elam Rotem betreut er die viel beachtete Webseite earlymusicsources.com.
Verschiedene CD-Aufnahmen dokumentieren seine langjährige, intensive Auseinandersetzung mit unbekannteren Komponisten (Cembalo bzw. Orgel solo: A. Poglietti, M. Rossi, G. Muffat); mit P. Nikitassova: C. Zuccari, G. Fritz, „The Violin’s delight“; mit Hélène Schmitt: I. Albertini, N. Matteis, J. H. Schmelzer) und mit J. S. Bach (mit Chiara Banchini: Sonaten für Violine und Cembalo obbligato). Mit dem Ensemble der Abendmusiken nahm er Werke aus der Düben-Sammlung sowie von G. Peranda und B. Erben auf. 2020 erhielt er den Wissenschaftspreis der Stadt Basel.
